SEMENCES DE PROTÉAGINEUX Le marché décroche

Avec 283 000 ha dont 188 000 ha de pois, 91 000 ha de féveroles et 4 000 ha de lupins, les surfaces de protéagineux ont reculé de 30 % par rapport à 2010 (404 000 ha), principalement en raison de la hausse des cours des céréales, réduisant le différentiel de prix avec les protéagineux, et de rendements décevants l'an dernier notamment en féverole. Le plan de production de semences 2011 a également décroché, passant de 8 900 ha à 5 500 ha en pois de printemps. Le montant total des aides versées aux producteurs devrait se monter à 190 €/ha.

De nouvelles valeurs sûres

Mais l'aide européenne de 55 €/ha prend fin et ne sera plus distribuée à partir de la récolte 2012. Il restera l'aide nationale qui pourrait progresser à l'hectare, si les intentions de semis continuent à être à la baisse étant donné les mauvais rendements 2011 en protéagineux. Les pronostics pour l'an prochain sont donc très mitigés. De ce fait, sur un marché aussi dépressif, les marges de manoeuvre sont réduites pour les nouvelles variétés. Le producteur va se contenter d'une voire deux variétés. Et plus rarement va tenter une nouveauté. Le paysage variétal a pourtant évolué ces dernières années avec le pois Kayanne devenu une valeur sûre dans toutes les régions, selon les essais du réseau Arvalis. En moyenne sur quatre ans, elle est la plus productive dans les régions Nord, Pas-de-Calais, Picardie , Normandie, Centre Bassin parisien, et en sols de craie et cranette avec 1,3 q/ha de plus que Lumina, ainsi qu'en Bretagne, Pays de la Loire (2 q/ha de plus), Bourgogne , Rhône-Alpes, Auvergne et Lorraine. Il devient également en 2011 la première variété multipliée en France avec 35 % des surfaces multipliées en pois de printemps. De nouvelles valeurs sûres testées sur trois ans sont remarquées : Audit, Génial et Hockey. D'autres sont à confirmer selon toujours Arvalis : Avantgarde, Kenzzo, KWS La Mancha, Navarro, Quadril et Velvet. Quant aux féveroles, elles accusent aussi une baisse marquée. Les surfaces de multiplication sont passées de 2 600 à 1 600 ha avec toujours l'hégémonie d'Espresso, couvrant 63 % de ces surfaces. Le marché en protéagineux est donc peu porteur, alors que la génétique présente aujourd'hui « de très bonnes variétés en termes de tenue de tige, de PMG attractif, de régularité », souligne Thierry Duhamel de Momont.

Hélène Laurandel